Le rôle du pharmacien par rapport au Papillomavirus
Le Papillomavirus est au cœur des enjeux de Santé Publique et de la prévention contre les cancers. En effet, une meilleure prévention contre les papillomavirus permettrait d’éviter de nombreux cancers chez la femme et chez l’homme. La France est en retard sur ce sujet par rapport à d’autres pays comme le Portugal, l’Angleterre ou l’Australie. Nous pouvons néanmoins progresser en matière de lutte contre le papillomavirus. 3S Santé vous présente ici le rôle du pharmacien face au Papillomavirus.
Comprendre le Papillomavirus pour mieux s’en protéger
Qu’est-ce que le Papillomavirus humain (HPV) ?
Le Papillomavirus humain est également connu sous l’abréviation HPV (Human Papillomavirus). Il s’agit de virus communs et très contagieux qui se transmettent par contacts sexuels. Les papillomavirus s’attaquent à la peau et aux muqueuses dans certaines zones intimes, mais pas exclusivement. L’HPV peut atteindre différentes parties du corps humain comme la vulve, le vagin, le col de l’utérus, le pénis, l’anus, la bouche et la gorge.
Si dans la plupart des cas l’infection disparaît naturellement de l’organisme en moins de 2 ans, pour certains le virus ne s’élimine pas et laisse des traces. En effet, l’infection HPV se transforme parfois en verrues génitales (condylomes) ou cutanées qui engendrent des gènes physiques et psychologiques non négligeables. De plus, ces lésions peuvent à long terme évoluer en cancer (10 à 30 ans après la première infection).
Pendant longtemps on a considéré que les femmes étaient les principales infectées par l’HPV. Il n’en demeure pas moins que les hommes aussi peuvent être touchés par le Papillomavirus et ses complications.
Les chiffres clés sur le Papillomavirus
- 80% des êtres humains rencontrent le Papillomavirus au moins une fois dans leur vie
- 200 types différents de Papillomavirus humains
- Années 1980 : lancement de recherches pour mettre au point un vaccin contre les HPV
- 2006 : le 1er vaccin contre le HPV est approuvé en Europe pour les femmes de 9 à 26 ans.
- 2021 : la vaccination contre le papillomavirus est recommandée officiellement pour les garçons et jeunes hommes.
- 41,5% : la couverture vaccinale actuelle des jeunes filles de 15 ans en France
- 8,5% : la couverture vaccinale pour les garçons du même âge
- 6300 pathologies liées au papillomavirus dont diagnostiquées chaque année en France ( 2900 cancers du col de l’utérus ;1500 cancers de la sphère ORL ; 1500 cancers de l’anus et du rectum ; 200 cancers de la vulve ou du vagin ; 100 cancers du pénis)
- 800 000 élèves de 5ème devraient bénéficier de la campagne de vaccination gratuite contre le papillomavirus chaque année
- 80 % des personnes d’une génération vaccinées contre l’HPV d’ici 2030 d’après l’objectif du gouvernement français
Quels sont les symptômes du HPV ?
Généralement l’infection à Papillomavirus est bénigne et peut même être asymptomatique.
Les principaux symptômes du papillomavirus humain sont des rougeurs ou petits boutons, voire des verrues dans de rares cas.
Le danger apparaît si les verrues cutanées ou génitales deviennent chroniques et se transforment en lésions précancéreuses ou cancers.
Comment diagnostiquer et traiter le Papillomavirus ?
Généralement, le médecin peut poser le diagnostic d’une infection par Papillomavirus humain en observant les verrues. Il peut également effectuer des examens plus poussés en cas de suspicion d’HPV :
- Un frottis cervico-vaginal : le professionnel de santé réalise un prélèvement dans le vagin et le col de l’utérus puis le transmet à un laboratoire d’analyses biologiques.
- Un test ADN du Papillomavirus : prélèvement de cellules au niveau du col de l’utérus pour identifier l’ADN des souches du Papillomavirus à haut potentiel cancéreux.
Il est possible de traiter les verrues liées à une infection HPV grâce à 3 types de traitements distincts :
- Un traitement local : des médicaments en application locale (crème, pommade)
- Une intervention chirurgicale : si le traitement local n’a pas fonctionné, le médecin tentera d’éliminer la ou les verrues avec de l’azote liquide ou un laser.
- Une ablation chirurgicale
Cependant, il n’est pas possible d’éliminer l’HPV à proprement parler lorsqu’il est dans l’organisme. C’est pourquoi la prévention est la meilleure solution sanitaire à l’heure actuelle.
Le pharmacien et son rôle au sujet du Papillomavirus
La sensibilisation et l’éducation
Les pharmaciens sont connus pour être les professionnels de santé les plus proches et les plus accessibles pour la majeure partie des Français. Ils peuvent donc profiter de cette proximité pour sensibiliser leurs patients au papillomavirus.
D’abord, en fournissant des informations claires sur ce virus ainsi que sur ses modes de transmissions et ses conséquences sur la santé. Mais aussi en répondant aux questions et en distribuant des brochures pour combattre certains préjugés à propos des Papillomavirus.
A savoir :
– 99% des cas de cancers du col de l’utérus sont dus à une précédente infection par papillomavirus.
– Contrairement à d’autres maladies sexuellement transmissibles (MST), les préservatifs n’offrent pas une protection optimale contre le papillomavirus.
La prévention avec la vaccination
La méthode la plus efficace pour limiter les infections HPV et leurs conséquences sur la santé est la vaccination. Les professionnels d’officine peuvent jouer un rôle crucial sur ce sujet de Santé Publique. Ils sont en effet autorisés à prescrire et administrer les vaccins contre le papillomavirus (de même que d’autres professionnels de santé comme les infirmières et les sage-femmes).
La vaccination doit être réalisée chez les adolescents et jeunes adultes avant leurs premiers rapports sexuels afin d’offrir une protection contre les souches d’HPV les plus dangereuses.
Le schéma vaccinal peut varier selon le vaccin choisi (OMS, Gardasil, Gardasil9, Cervarix) et les produits ne sont pas interchangeables. Il faut donc garder le même vaccin pour les différentes injections. Le Haut Conseil de Santé Publique préconise une vaccination à base de Gardasil 9 pour toute personne non antérieurement vaccinée. Il s’agirait donc d’un schéma vaccinal à 2 doses (0 et 6 mois), ou à 3 doses pour les jeunes gens immunodéprimés (0, 2 et 6 mois).
>> Calendrier vaccinal : Tout ce qu’il faut savoir
Le dépistage contre le papillomavirus
Malgré la vaccination, le dépistage reste très important. Il permet en effet de détecter précocement des infections à HPV et des lésions précancéreuses afin d’éviter les formes graves et les décès. Cela s’intègre donc dans les pistes de prévention du cancer. Le pharmacien ou les membres de son équipe peuvent orienter les patients pour qu’ils réalisent cet examen régulièrement.
Les pharmaciens, préparateurs en pharmacie et étudiants en pharmacie de l’agence d’intérim 3S Santé prennent à cœur les enjeux de Santé Publique tels que la lutte contre les papillomavirus. Lorsqu’ils sont affectés dans une pharmacie d’officine suite aux besoins d’un titulaire, ils sont donc capables de répondre à toutes sortes de questions des patients à propos de la santé.