Le rôle du pharmacien dans la prévention de l’AVC
L’AVC est un problème de santé extrêmement grave qui touche beaucoup de Français chaque année. Si la prise en charge de ce type d’urgence médicale est devenue efficace, une grande partie des personnes ayant souffert d’un AVC en gardent des séquelles jusqu’à la fin de leur vie. Face à ce problème de santé publique, 3S Santé rappelle que le rôle du pharmacien est d’agir dans la prévention de l’AVC. Des actions simples peuvent être mises en place en officine afin de réduire les risques à la source et d’éviter que les attaques cérébrales ne surviennent.
Qu’est-ce que l’AVC ?
L’AVC est l’acronyme pour Accident Vasculaire Cérébral.
L’AVC surgit lorsque la circulation dans ou vers le cerveau est interrompue :
- suite à la rupture d’une artère : AVC hémorragique
- si un vaisseau sanguin ou une artère est bouchée : AVC ischémique
Également appelée « attaque cérébrale », elle entraine une perte brutale d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.
A ne pas confondre avec l’Accident Ischémique Transitoire ou AIT.
Il s’agit d’une obstruction de l’artère cérébrale qui parvient à se résorber naturellement et qui n’entraine pas de séquelles. Les symptômes entre l’AVC et l’AIT sont semblables, mais pour le second ils ne durent que quelques instants. Cependant, après un AIT, un patient voit les risques de voir survenir un AVC décuplé. Il faut donc appeler le 15 pour une prise en charge en urgence.
Les chiffres clés sur l’AVC en France
150 000 français sont touchés par l’AVC au cours d’une année
Toutes les 4 minutes on compte une nouvelle victime d’AVC en France
25% des cas d’AVC concernent les personnes âgées de plus de 65 ans
L’AVC ischémique ou « infarctus cérébral » représente 85% des cas
L’AVC hémorragique représente les 15% restant et est souvent dû à une rupture d’anévrisme
2 millions de neurones meurent chaque minute lors d’un AVC
Entre 4h30 et 6h, c’est le délai au cours duquel le traitement doit être proposé au malade pour limiter au maximum les dommages.
40 000 personnes en décèdent chaque année
30 000 personnes ayant eu un AVC restent lourdement handicapés.
Comment reconnaître un AVC et réagir rapidement ?
Les symptômes de l’AVC peuvent varier en fonction de la zone du cerveau qui est touchée par l’arrêt de la circulation sanguine, mais aussi de l’étendue de la lésion.
On peut tout de même mentionner quelques signes les plus fréquents. Il existe une méthode efficace et mnémotechnique : le FAST
F pour FACE = visage
- Faire sourire le patient.
En cas d’AVC la personne présentera un sourire asymétrique. L’une des commissures de sa bouche ne se lèvera pas ou sera tombante.
A pour ARMS = bras
- Faire lever les bras au patient
L’un des deux bras ne parviendra pas à se lever ou retombera brutalement. L’AVC provoque généralement une faiblesse d’un côté du corps, il faut donc tester les bras ou les jambes.
S pour SPEECH = langage
- Faire répéter une phrase simple.
Lors d’un accident vasculaire cérébral, la personne présentera des difficultés à comprendre et à parler. Sa façon de parler sera différente de la normale, voire incompréhensible.
T pour TIME = temps
- Si vous êtes témoin d’un de ces symptômes, vous devez réagir immédiatement.
Appelez le SAMU au 15 car chaque minute compte. « Agir Vite C’est important » ! La personne doit être prise en charge dès les premières heures.
A ces principaux signes d’alerte peuvent aussi s’ajouter une baisse de la vision, des troubles de l’équilibre ou des maux de tête intense.
La prévention de l’AVC en pharmacie
A leur niveau, le pharmacien et son équipe officinale peuvent informer leur patientèle sur les différents facteurs de risque et sur les bons réflexes à avoir en cas d’AVC dans leur entourage. Des affiches et livrets sont régulièrement diffusés lors des campagnes de prévention de l’AVC à l’échelle nationale en partenariat avec le Ministère de la Santé et la Fédération France AVC.
Les pharmaciens d’officine peuvent également contribuer au dépistage de leurs patients à risque en leur proposant des consultations santé en pharmacie. Ces professionnels de santé ont en effet une très bonne connaissance de leur patient (état de santé, traitements en cours) et sont de plus faciles d’accès pour leurs visiteurs (proche géographiquement, disponible sans rendez-vous).
Enfin, ils peuvent accompagner leur patientèle dans leurs efforts pour adopter des habitudes de vie plus saines et suivre au mieux les traitements prescrits.
Les 10 facteurs de risque de l’AVC à connaître
Les facteurs de risque pouvant mener à l’Accident Vasculaire Cérébral sont clairement établis. Si les causes héréditaires peuvent avoir une influence, c’est plus particulièrement le mode de vie qui a une incidence sur la probabilité de déclencher une attaque cérébrale au cours de sa vie.
Ces 10 points sont associés à 90% des AVC. Ils sont liés principalement aux habitudes de vie. Avec un suivi médical adapté, il est donc possible de prévenir la plupart des accidents vasculaires cérébraux.
- L’hypertension artérielle : cette pathologie cardio-vasculaire augmente le risque d’AVC de 40%. Contrôler régulièrement la tension du patient permet de déceler l’hypertension et proposer un traitement pour la réguler.
- Le manque d’observance des traitements prescrits chez les personnes atteintes d’affections cardiaques
- Le tabagisme : on considère que le tabac triple les risques d’AVC. Des solutions existent pour accompagner les patients qui souhaitent arrêter de fumer.
- Le manque d’activité physique et la sédentarité : pratiquer une activité physique régulière contribue à maintenir un bon état de santé. L’idéal est de 30 minutes par jour, 5 jours par semaine.
- Une alimentation non équilibrée : l’alimentation fait partie intégrante de la santé. Manger équilibré et de bons produits frais permet de réduire de 33% le risque d’AVC.
- L’obésité abdominale : un surpoids localisé au niveau du ventre est souvent source de problèmes cardio-vasculaires et augmente le risque d’AVC de 36%. Si possible, perdre du poids est donc recommandé.
- Le cholestérol, les triglycérides … : lorsque leur concentration dans le sang est trop importante, cela provoque à terme une fragilité du système vasculaire.
- La consommation d’alcool : réduire la fréquence et la quantité de verres d’alcool consommés chaque semaine éloigne le risque d’AVC
- Le diabète : cette maladie chronique peut être à l’origine de complications diverses et peut notamment être à l’origine d’AVC ischémique
- Les facteurs psychosociaux : la dépression, le stress, l’isolement social peuvent aussi induire des problèmes de santé au niveau physique.
Tous ces indicateurs, s’ils sont surveillés régulièrement par les professionnels de santé et discutés posément avec le patient, peuvent permettre de réduire drastiquement le nombre d’AVC chaque année. Le pharmacien peut ainsi participer à la prévention de l’AVC au cours de ses missions quotidiennes.
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Le rôle du pharmacien auprès des patients atteints d’hypertension
Le rôle du pharmacien auprès des personnes âgées
Le rôle du pharmacien auprès des patients diabétiques
