Les pharma-formations de Mathilde : La vitamine D, une alliée essentielle pour l’hiver
Avec les pharma-formations de Mathilde, 3S Santé vous apporte des conseils à appliquer en officine. Des articles techniques qui pourront vous être utiles au quotidien
– Mathilde, Pharmacienne expérimentée
L’hiver est une saison marquée par des journées courtes, une faible exposition au soleil et une augmentation des risques d’infections respiratoires. Dans ce contexte, la vitamine D joue un rôle crucial. C’est la raison pour laquelle il est important de veiller à son apport suffisant dans l’alimentation et, si besoin, de recommander l’utilisation d’un complément alimentaire.
La Vitamine D, définition et fonctions
Nom, synthèse et forme active
La vitamine D regroupe deux formes principales :
- la vitamine D2 (ergocalciférol), d’origine végétale
- la vitamine D3 (cholécalciférol), d’origine animale, végétale ou cutanée car elle peut être synthétisée à partir du cholestérol par la peau sous l’effet des rayons UVB
Lorsqu’il est absorbé par l’intestin ou produit par les kératinocytes de l’épiderme, le cholécalciférol est biologiquement inactif. Il subit une première transformation dans le foie en 25-hydroxyvitamine D (25(OH)D), forme de stockage, puis une seconde transformation dans les reins pour devenir sa forme active : le calcitriol (1,25-dihydroxyvitamine D). Cette forme active agit comme une hormone et interagit avec de nombreux tissus pour réguler différents mécanismes biologiques.
Les rôles de la vitamine D
Au niveau intestinal, la vitamine D active favorise l’absorption du calcium et du phosphore dans l’intestin grâce à la stimulation de protéines spécialisées. Elle contribue ainsi au maintien d’un équilibre minéral indispensable pour la santé osseuse.
Au niveau rénal, elle aide à réguler la réabsorption du calcium et du phosphore, préservant un taux optimal de ces éléments dans le sang.
Au niveau osseux, la vitamine D stimule l’activité des ostéoblastes (cellules formant le tissu osseux) et favorise la minéralisation osseuse. Elle prévient également la déminéralisation des os en cas de carence en calcium.
La vitamine D joue également un rôle dans la modulation du système immunitaire, la prévention des infections et la régulation des processus inflammatoires. Des études suggèrent également son implication dans la prévention de maladies chroniques comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certains cancers.
Les sources de vitamine D
L’exposition au soleil : entre 15 et 20 minutes par jour en fin de matinée ou dans l’après-midi ou une activité sportive en plein air suffirait à assurer un apport journalier suffisant en vitamine D grâce à la synthèse cutanée.
La consommation d’aliments riches en vitamine D peut contribuer à hauteur de 15 à 30% des besoins. Elle est présente dans peu d’aliments, mais certains en sont de bonnes sources :
- Les poissons gras (saumon, maquereau, hareng, sardines) et l’huile de foie de morue
- Les œufs (principalement le jaune)
- Les produits laitiers (fromages, yaourts, fromages blancs, lait) notamment ceux enrichis en vitamine D
On en retrouve également mais en bien moindre quantité dans les champignons exposés aux UV (cèpes, morilles, giroles), le chocolat noir, le beurre, les margarines et les abats (foie).
Conséquences d’une carence et d’un surdosage
Une carence en vitamine D peut entraîner chez l’enfant un rachitisme, une maladie caractérisée par des déformations osseuses. Chez l’adulte, elle provoque une ostéomalacie (déminéralisation osseuse), une fragilité accrue des os, des douleurs musculaires et un risque augmenté de fractures. La diminution de la densité minérale osseuse entraine un risque d’ostéoporose surtout chez les personnes prédisposées (femmes ménopausées, personnes âgées). Une carence chronique est associée à une dégradation du système immunitaire et une susceptibilité accrue aux infections.
Les populations plus sensibles à une carence sont les personnes âgées (risque d’ostéoporose, raison pour laquelle la vitamine D est associée au calcium), les nourrissons, les femmes enceintes, les femmes ménopausées, les personnes à la peau mate ou foncée (synthèse de vitamine et exposition au soleil moins efficace). De même, les personnes suivant des régimes sans viandes, poissons, œufs ou produits laitiers sont concernées.
Le surdosage en vitamine D, bien que rare, peut provoquer une hypercalcémie (excès de calcium dans le sang), responsable de nausées, vomissements, troubles cardiaques et calcifications des tissus mous. Il survient généralement en cas d’usage excessif de compléments alimentaires ou d’automédication avec erreur de posologie. Cela survient surtout chez les bébés et les personnes âgées.
La supplémentation en vitamine D
Les apports quotidiens recommandés
La société française de pédiatrie recommande un apport de vitamine D2 ou D3 :
- entre 0 et 2 ans, de 400 à 800 UI/jour,
- entre 2 ans et 18 ans sans facteur de risque, de 400 à 800 UI/jour,
- entre 2 ans et 18 ans avec facteur de risque, de 800 à 1600 UI/jour.
Les facteurs de risque sont la peau mate ou foncée, l’obésité, le régime végan ou l’absence d’exposition au soleil.
Pour les femmes enceintes, une dose de 80 à 100 000 UI est recommandée en prise unique au cours du 7e mois de grossesse.
Pour les adultes en bonne santé, l’ANSES (l’Agence nationale de sécurité sanitaire) recommande un apport de 600 UI/jour par l’alimentation.
Les compléments alimentaires et formes galéniques
Les différents compléments alimentaires contiennent souvent de la vitamine D3 (cholécalciférol), plus efficace pour augmenter le taux de 25(OH)D dans le sang que la vitamine D2. Cette vitamine est liposoluble, c’est pourquoi elle est souvent formulée avec de l’huile de colza ou de poisson pour améliorer son absorption intestinale. Le cholécalciférol est soit d’origine animale (issu de la lanoline, la graisse de mouton), soit d’origine végétale (provenant du lichen).
Pour les bébés et jeunes enfants
Les compléments sont le plus souvent disponibles sous forme de :
- Gouttes orales (solution huileuse ou aqueuse) faciles à administrer chez les bébés.
Exemples :
Ergy D de Nutergia (lanoline). Attention, elle existe sous 2 dosages, 200 et 800 UI/goutte. Seul le premier dosage est adapté aux bébés.
Pediakid® vitamine D3 (lanoline), 1 goutte = 200 UI.
- Gummies :
Exemples :
Gommes vitamine D3de Pediakid®, conviennent à partir de 3 ans. La dose est 2 gummies/jour
Avant de conseiller un complément alimentaire contenant de la vitamine D pour un bébé ou un enfant, il est important de vérifier que celui-ci n’en prend pas déjà sous forme de médicament. Ensuite, il est nécessaire de vérifier la posologie adaptée. Celle-ci change en fonction de la marque et parfois au sein de la même marque.
Vérifier qu’il n’y a pas la présence d’autres vitamines (ex : vitamine K, il n’y a pas de recommandation pour une administration journalière).
Pour les adultes
Les différentes formes disponibles sont :
- Capsules molles ou comprimés : formes courantes pour une prise quotidienne ou hebdomadaire.
Exemples :
Vitamine D3 de Vitall+® (1 comprimé = 800 UI), Vitamin D3 liposomal 50μg de Biocyte (1 gélule = 2000 UI), D3•Protect® d’Aragan (1 gélule = 1000 UI).
- Sprays sublinguaux : une forme innovante favorisant une absorption rapide.
Exemples :
Vitamine D3 végétale de Santé verte (lichen, 1 pulvérisation = 2000 UI, existe aussi dosée à 1000 UI/pulvérisation et issu de la lanoline), D3 biane spray 1000 UI de Pileje (lichen, 1 pulvérisation = 1000 UI).
- Gouttes :
Exemples :
Vitamine D3 de Forté Pharma (microalgues, 1goutte = 250 UI), Vitamine D3 de Léro (lanoline, 1 goutte = 500 UI)
La vitamine D est un nutriment indispensable pour tous les âges. Pour les enfants, l’utilisation de cet allié précieux doit rester prudente et encadrée pour éviter tout risque de surdosage. Un suivi médical régulier garantit un apport optimal et sûr pour leur bien-être.
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