Les gestes de premiers secours en pharmacie
Étouffement, brûlure, saignement et blessures, arrêt cardiaque, malaise, accident de voiture … Des événements inattendus peuvent survenir à tout instant. Il faut donc y être préparé pour savoir comment réagir. On estime que chaque année, 10 000 vies pourraient être sauvées si 20% de la population connaissait les gestes de 1ers secours. En tant que professionnel dans le secteur de la santé, il nous semblait donc important de rappeler les gestes de premiers secours en pharmacie !
Les gestes de 1ers secours
Comment porter secours face à une situation d’urgence ?
Sécuriser les lieux de l’accident et les personnes impliquées
Lorsque vous êtes témoin d’un accident ou rencontrez une personne en détresse, avant toute chose vous devez évaluer les conditions de sécurité de la ou des victimes, mais aussi vérifier qu’il n’y ait pas d’autres dangers (incendie, circulation …).
Face à une situation dangereuse, n’agissez pas vous-même au risque de porter atteinte à votre sécurité. Appelez plutôt les secours.
Analyser l’état de la victime
Présentez-vous à la victime et vérifiez qu’elle est bien consciente et qu’elle respire sans difficulté. Essayez de la rassurer en lui expliquant ce que vous faites.
Cependant, si vous constatez que la personne ne répond pas à des ordres simples comme ouvrir les yeux, ou serrer la main elle a probablement perdu connaissance. En état d’inconscience, il est courant que la personne cesse de respirer. Cela peut engager son pronostic vital extrêmement rapidement. Tentez de libérer les voies aériennes en basculant délicatement sa tête en arrière et en ouvrant sa bouche. Regardez si sa cage thoracique se soulève ou si vous ressentez un souffle au niveau de la bouche et/ou du nez.
Toutes les informations que vous récoltez seront à transmettre aux secouristes pour faciliter leur intervention et gagner un temps précieux.
Appeler de l’aide
En fonction de la gravité de l’incident, la victime devra être prise en charge et potentiellement être transférée à l’hôpital. Voici les numéros des services d’urgence à contacter :
| Le 15 | Le Samu | Urgence de santé, besoin de secours médicalisés |
| Le 18 | Les Sapeurs-Pompiers | Secours en tous genres et tout particulièrement accident et incendie |
| Le 17 | La Police ou Gendarmerie | Problème de sécurité ou d’ordre public |
| Le 112 | Numéro d’urgence européen | Utile pour les français voyageant en UE, et les étrangers voyageant en France |
| Le 115 | Le Samu social | Pour les personnes sans abris en détresse et exposées aux intempéries |
Lorsque vous serez en contact avec les secours, voici les informations à fournir :
- Votre numéro de téléphone et votre nom (au cas où la communication couperait)
- L’objet de votre appel / la nature du problème (accident /malaise …)
- L’état et le nombre de victime(s)
- Les risques éventuels
- La localisation précise de la victime (n° de rue, étage, code de l’interphone …)
- Les actions que vous avez déjà réalisées
Si l’interlocuteur ou le médecin vous pose d’autres questions, répondez clairement et suivez ses instructions.
Effectuer les gestes de 1ers secours
En attendant l’arrivée des professionnels (Samu, pompiers …), il peut être nécessaire de commencer à pratiquer les premiers soins. En fonction des situations, chaque seconde peut faire la différence sur l’état de santé de la victime.
Connaître les gestes qui sauvent en toutes circonstances
Certains gestes simples peuvent permettre de sauver une vie. En effet, les gestes de premiers secours ont 3 objectifs majeurs :
- Assurer la survie de la victime
- Prévenir l’aggravation de son état de santé
- Favoriser son rétablissement
La position latérale de sécurité
Si la victime respire normalement, il est important de l’installer en position latérale de sécurité (PLS). Cela permet d’éviter qu’elle s’étouffe avec sa salive ou sa langue.
Pour commencer, mettez-vous à genoux à côté de la victime (ici à droite). Avec votre main gauche attrapez la main gauche de la victime et appliquez le dos de sa main contre son oreille droite.
Tout en maintenant la position de sa main, relevez sa jambe gauche. Appuyez ensuite sur son genou pour faire pivoter le patient sur le côté. Cela se fait presque automatiquement grâce à un système de balancier. Vous n’aurez pas besoin de beaucoup de force pour y parvenir.
Retirez délicatement votre main sous la tête de la victime et ajustez la position de sa jambe gauche pour que la personne soit stable. Enfin entrouvrez légèrement la bouche de la victime éviter qu’elle s’étouffe avec d’éventuels liquides. Vérifiez régulièrement sa respiration.
Claques dans le dos et manœuvre Heimlich
L’étouffement survient souvent lors des repas. Il faut alors savoir déceler les signaux et réagir vite.
Au départ la victime tentera d’évacuer ce qui bouche ses voies respiratoires par elle-même, elle tentera de tousser. Elle ne pourra pas parler ni respirer, ce sera donc à vous d’intervenir.
Technique 1 : les claques dans le dos pour adultes et enfants de plus d’un an.
Placez-vous sur le côté de la personne, légèrement derrière elle et penchez la vers l’avant et maintenant sa poitrine d’une main. Cela évite que l’objet obstructif ne s’enfonce encore plus profondément dans la trachée. Réalisez 5 claques vigoureuses entre les omoplates. Chacune d’elle doit provoquer une toux aidant à déloger l’objet. Après chaque geste, vérifiez si la victime est parvenue à reprendre sa respiration. Si les 5 claques n’ont pas été efficaces, il faut passer à une autre technique
Technique 2 : La manœuvre de Heimlich
Pour effectuer les compressions abdominales, placez-vous derrière la victime et passez vos bras au niveau de la partie supérieure de l’abdomen. Penchez ensuite la personne vers l’avant, puis, avec un poing fermé sous le sternum et maintenez fermement votre prise. Ramenez votre poing vers vous et vers le haut. Recommencez 4 fois.
Arrêter une hémorragie
En cas de blessure ouverte, il est possible que le sang coule en continue, voire, gicle de la plaie. Il faut alors tenter de stopper le saignement en exerçant une forte pression.
Si vous devez intervenir sur une autre personne, évitez tout contact avec son sang (sauf cas de force majeure). Demandez à la victime de comprimer sa blessure, ou protégez vos mains grâce à un linge, des gants jetables ou un sac plastique.
Demandez à la victime de s’allonger. Si le saignement continue, pressez encore plus fermement en attendant les secours.
Vous pouvez également réaliser un bandage compressif pour contrôler l’hémorragie. En revanche, le garrot ne doit être réalisé qu’en dernier recours, car cette pratique peut être dangereuse et nuire au bon rétablissement de la victime.
Le massage cardiaque
En cas de malaise cardiaque, la victime sera inconsciente et ne respirera pas normalement. Le réflexe est donc de prendre le relai pour oxygéner le cerveau et les autres organes.
Tout d’abord, installez la victime sur un plan dur (le sol) et mettez-nous à genoux à côté. Positionnez la paume de votre première main au milieu de la poitrine dénudée, puis la seconde main par-dessus. Vos épaules doivent être au-dessus du thorax de la victime avec les bras bien tendus. Lorsque vous appuyez verticalement, le sternum doit s’enfoncer de 5 à 6 cm.
Concernant le bouche-à-bouche, basculez la tête de la personne en arrière. Pincez ses narines d’une main, et de l’autre maintenez son menton afin que la bouche reste ouverte. Prenez votre inspiration et penchez-vous sur la victime pour insuffler l’air lentement dans ses poumons. Vérifiez que la poitrine se soulève et s’abaisse au rythme des insufflations.
Pour procéder à la réanimation cardio-pulmonaire, effectuez 30 compressions thoraciques, puis pratiquez 2 insufflations. Cette technique doit être poursuivie jusqu’à ce que la victime parvienne à respirer par elle-même ou que les secours arrivent sur place. Il est également possible qu’une autre personne témoin ait pu ramener un appareil DAE.
L’utilisation d’un défibrillateur
Le DAE ou Défibrillateur Automatisé Externe est capable d’analyser le rythme cardiaque de la victime, puis si besoin de lui administrer un choc électrique afin de le réanimer.
Si vous avez ce type d’appareil à disposition, mettez-le en marche et suivez ses instructions. Découvrez la poitrine de la victime et positionnez les électrodes comme indiqué.
Attention : Personne ne doit être en contact physique avec la victime durant l’analyse ou l’administration du choc.
N’éteignez pas l’appareil et laissez les électrodes en place en cas de besoin. Si la personne est inconsciente mais respire normalement, placez-là en PLS.
Les gestes de 1ers secours en pharmacie d’officine
Le rôle du pharmacien en cas d’urgence médicale
Si tout un chacun a l’obligation civique de porter assistance à une personne en danger (article 223-6 du Code Pénal), avec sa double casquette, le pharmacien, en tant que professionnel de santé doit aussi savoir comment réagir face à une situation d’urgence.
Que ce soit au sein de son officine ou à ses proches abords (dans la rue ou une allée de centre commercial), on compte sur ce professionnel pour prendre la situation en main en attendant l’arrivée des renforts.
Le pharmacien est considéré comme un secouriste de proximité.
Comme dans le code déontologique des pharmaciens, la loi stipule d’ailleurs que les professionnels d’officine « doivent, quelles que soient leurs fonctions et dans la limite de leurs connaissances et de leurs moyens, porter secours à toute personne en danger immédiat, hors le cas de force majeure ». d’après l’article R.4235-7 du Code de la Santé Publique. Cette obligation s’adresse également aux pharmaciens industriels, répartiteurs, biologistes …
Si un incident survient dans l’officine ou à proximité, le pharmacien doit être en mesure de :
- Réaliser un bilan médical en identifiant les signes cliniques et jaugeant leur gravité
- Fiabiliser le bilan initial en demandant l’intervention du SAMU ou d’un médecin et en leur transmettant les informations clés pour leur permettre de gagner du temps
- Connaître et savoir réaliser les techniques de secourisme
- Participer à l’intervention des équipes de secours une fois leur arrivée, si elles en font la demande.
Tenir à jour la trousse de première urgence pour les soins en officine
La pharmacie d’officine est perçue comme un poste de secours permanent. Pour être prêt à assurer les premiers soins d’urgence, les professionnels d’officine doivent avoir à portée de main un kit de secours comprenant entre autres :
- Des gants de protection à usage unique
- Du sérum physiologique et des antiseptiques en unidoses
- Des compresses stériles
- Des bandes extensibles, bandes de crêpe, bandes adhésives et du sparadrap
- Des pansements gras
- Des pansements de tailles variées
- De la Ouate hémostatique
- Des ciseaux
- Un thermomètre
- De la pommade à l’arnica
- Du sucre en emballage individuel
- Des sutures adhésives
- De l’adrénaline
- Du salbutamol avec une chambre d’inhalation
- Une pompe à venin
- De l’anti allergique
- Un tire tique
Suivre une formation aux gestes de premiers secours
Pour être en mesure de porter secours à autrui, le pharmacien est amené à se former régulièrement aux gestes de premiers secours.
Ils peuvent suivre le Brevet National de Secourisme (BNS), l’Attestation de formation aux Premiers Secours (AFPS), ou encore l’Attestation de Formation aux Gestes et Soins d’Urgence (AFGSU).
Grâce à une remise à niveau régulière, le professionnel de santé s’assure de ses compétences en matière de secourisme. Cela lui permet aussi d’apprendre à gérer son stress en situation d’urgence, tout en adaptant son comportement au patient et aux personnes alentour.
3S Santé, agence d’emploi spécialisée dans les métiers de la pharmacie d’officine, met à la disposition des titulaires, des professionnels expérimentés et formés aux gestes de premiers secours en pharmacie : pharmaciens, préparateurs en pharmacie, étudiants en pharmacie…
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