Le pharmacien et la sensibilisation au cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est un sujet de préoccupation majeur concernant la santé des femmes. Le mois de janvier est consacré à la sensibilisation contre ce cancer. 3S Santé profite de cette mise en lumière internationale pour participer aux opérations nationales permettant de sensibiliser la population au cancer du col de l’utérus. En effet, les professionnels d’officine sont en première ligne pour éduquer et orienter les patients sur cette question de santé.
Le cancer du col de l’utérus en France et dans le Monde
Qu’est-ce que le cancer du col de l’utérus ?
Le cancer du col de l’utérus est une affection grave qui se développe au niveau des cellules du col de l’utérus. La plupart de ces cancers du col de l’utérus s’établissent sur la couche superficielle qui tapisse le col (= épithélium), on parle alors de carcinome.
On retrouve 2 types de carcinome :
- Le carcinome épidermoïde se développe au niveau de l’exocol et représente 85% des cas
- L’adénocarcinome apparaît lui au niveau de l’endocol et représente 15% de ces cancers
Dans la plupart des cas, c’est une infection au Papillomavirus Humain (HPV) qui est à l’origine de lésions qui se transforment petit à petit en cellules cancéreuses.
A savoir : Les infections par HPV disparaissent généralement d’elles-mêmes. Toutefois, chez certaines personnes l’infection devient chronique et entraîne un risque de cancer, notamment au niveau du col de l’utérus. Les hommes peuvent aussi être touchés par l’HPV et développer des lésions précancéreuses sur d’autres parties de leur anatomie.
La semaine européenne de sensibilisation au cancer du col de l’utérus
Chaque année, la semaine européenne de sensibilisation au cancer du col de l’utérus offre une opportunité de mettre en lumière l’importance du dépistage et de la prévention.
Chaque état de l’UE doit promouvoir les différentes mesures de Santé Publique afin d’atteindre l’objectif fixé par l’OMS. L’Organisation Mondiale de la Santé souhaite éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici 2030. Pour y parvenir, il faudrait :
- Un taux de vaccination de 90% contre le Papillomavirus pour les filles entre 11 et 15 ans, ainsi que pour une majorité des garçons
- Un taux de dépistage de 70% pour les femmes de 25 à 35 ans, puis à 45 ans.
- Proposer une prise en charge adéquat aux femmes atteintes d’un pré cancer ou d’un cancer invasif du col de l’utérus
Les chiffres clés sur le cancer du col de l’utérus
4ème cancer le plus fréquent chez les femmes
600 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus chaque année dans le Monde
300 000 décès annuels sont imputables à ce cancer (90% ont lieux dans les pays pauvres)
En France, ce sont près de 3000 nouveaux cancers du col de l’utérus découverts chaque année
Plus de 95% des cas de cancer du col de l’utérus proviennent d’une infection HPV (Papillomavirus Humain)
10 à 20 ans avant d’une infection HPV mute en cancer
Les âges clés du dépistage : 25 ans, 26 ans, 29 ans, puis tous les 5 ans jusqu’à 65 ans. Les dépistages peuvent être plus réguliers en cas de résultats anormaux.
Le rôle du pharmacien pour sensibiliser et lutter contre le cancer du col de l’utérus
Améliorer la prévention
Les pharmaciens et professionnels d’officine sont toute l’année sur le terrain au contact des patients, ils sont donc considérés comme des acteurs de premier plan pour la sensibilisation contre les cancers.
Les outils de communication
Comme pour de nombreux sujets de Santé Publique, le Cespharm crée des supports de communication à mettre à disposition des Français.
Les pharmaciens peuvent installer des affiches en officine et distribuer des dépliants d’information.
La vaccination contre le Papillomavirus
Vacciner les jeunes contre le Papillomavirus est à l’heure actuelle la solution la plus efficace pour prévenir le cancer du col de l’utérus.
Si des campagnes de vaccination ont été organisées dans les établissements scolaires, les adolescents et leurs parents peuvent faire appel à leur pharmacien pour recevoir ce vaccin.
Le dépistage et le suivi gynécologique
Une partie intégrante de la lutte contre le cancer du col de l’utérus réside dans le dépistage régulier et le suivi gynécologique. Le pharmacien peut conseiller les patientes sur cet examen et souligner l’importance de la détection précoce de lésions précancéreuses.
Cependant, il existe de nombreux freins des patients liés au dépistage des cancers que les professionnels de santé doivent avoir en tête.
Ces freins sont encore plus nombreux quand il s’agit du cancer du col de l’utérus :
- Manque de connaissances sur ce cancer
- Ne pas se sentir concerné (âge, symptômes, bon état de santé général …)
- Gêne vis-à-vis des maladies gynécologiques (partie intime de l’anatomie, sujet encore tabou…)
- Manque de suivi gynécologique (déserts médicaux, délais de rendez-vous…)
- Dépistage jamais évoqué en consultation avec le médecin traitant ou autre professionnel de santé
- Peur du dépistage et des traitements
- Mauvaise expérience gynécologique
- Facteurs d’inégalités (pauvreté, niveau d’éducation, handicap, obésité, pathologies chroniques …)
Le pharmacien d’officine est un professionnel de santé auquel les Français font confiance et n’hésitent pas à se confier. Il est donc bien placé pour évoquer le dépistage et lever les principales appréhensions des femmes pour les encourager à avoir un bon suivi médical.
Sensibiliser les patientes et répondre à leurs questions
Comment se transmet le virus qui provoque le cancer du col de l’utérus ?
Le Papillomavirus Humain qui peut causer à long terme un cancer du col de l’utérus est une infection qui se transmet le plus souvent lors de rapports sexuels. Cette infection survient souvent au début de la vie sexuelle c’est pourquoi la vaccination est à privilégier au début de l’adolescence. En effet, l’HPV ne requiert pas nécessairement une pénétration. Le simple contact génital est un mode de transmission qui a été prouvé scientifiquement.
Quels sont les facteurs de risque vis-à-vis du cancer ce cancer ?
Certains comportements ou situations peuvent augmenter le risque de développer un jour le cancer du col de l’utérus :
- La tabagisme
- Une vie sexuelle précoce
- La multiplication des partenaires sexuels
- Le recours prolongé à la contraception hormonale
- Les IST et le VIH
- Le fait d’avoir vécu plusieurs grossesses et accouchements (multiparité).
Lors des rapports sexuels, l’usage de préservatifs diminue grandement le risque de contamination par le HPV et d’autres MST.
De même, comme pour tout cancer ou problème de santé, privilégier une bonne hygiène de vie peut contribuer à limiter les risques. Le pharmacien peut donc encourager ses patients à avoir une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et de limiter la consommation d’alcool.
Quels sont les symptômes du cancer du col de l’utérus ?
L’apparition de cellules précancéreuses peut rester asymptomatique durant de nombreux mois et années. C’est pourquoi les dépistages réguliers peuvent permettre de déceler des anomalies de façon précoce et d’ainsi maximiser les chances de guérison.
Toutefois, à un certain stade de la maladie, certains symptômes pourront alerter la patiente sur un problème de santé potentiel. Parmi les symptômes et signes qui peuvent évoquer un cancer du col de l’utérus on retrouve :
- Des douleurs dans le bas-ventre ou douleurs lombaires
- Des douleurs lors des rapports sexuels
- Des saignements vaginaux en dehors des menstruations
- Des pertes vaginales
- Gênes pour uriner
- Envie continuelle ou pressante d’aller à la selle
Comment diagnostiquer ce cancer féminin ?
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est relativement simple, même si certaines femmes l’appréhendent. Il s’agit d’un prélèvement de cellules au niveau du col utérin (frottis cervical). Le prélèvement est ensuite analysé au microscope pour déterminer si les cellules présentent ou non des anomalies.
Si l’examen cytologique donne un résultat positif, d’autres examens complémentaires devront être réalisés : colposcopie et/ou biopsie.
Comment se soigne le cancer du col de l’utérus ?
Les traitements dépendent du cas de la patiente et des caractéristiques de la maladie.
Les lésions précancéreuses peuvent être retirées par chirurgie. Quant au cancer déclaré, le traitement comprendra souvent une chirurgie, suivie d’une radiothérapie, voire d’une chimiothérapie complémentaire pour minimiser tout risque de récidive.
A savoir : Des projets de vaccin contre le cancer du col de l’utérus sont en cours. Cette approche thérapeutique pourrait être d’une grande aide pour éradiquer ce cancer féminin.
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