Santé : ce qui change pour les Français en 2024
L’année 2024 apporte son lot de nouveautés et d’évolution dans de nombreux domaines, y compris la santé. Depuis la nouvelle année, plusieurs modifications sont entrées en vigueur et impacteront les Français dans leur vie quotidienne. Avec 3S Santé, nous nous intéressons plus spécifiquement aux sujets liés à la santé et à la prise en charge des soins médicaux.
Dès le 1er janvier 2024
TROD et prescription d’antibiotiques en pharmacie
Pour faciliter la prise en charge des malades et permettre une prescription mieux contrôlée des traitements antibiotiques en conditionnant la délivrance en fonction du résultat d’un test de dépistage. En effet, pour soigner une angine ou un cystite, deux maladies courantes qui peuvent être virales, il faudra réaliser un TROD (Test rapide d’Orientation Diagnostic) afin de déterminer l’origine bactérienne ou virale de la maladie. Les antibiotiques n’étant pas efficaces contre les virus, il n’est pas utile de les prescrire dans ces cas. Cela permet dans le même temps de lutter contre l’antibiorésistance.
Les TROD peuvent être réalisés en pharmacie, avec une prescription du médecin traitant, ou bien si le patient se présente spontanément à l’officine avec des symptômes évocateurs de ces maladies.
Médicaments à l’unité
Depuis de nombreux mois, l’approvisionnement en médicaments est sous haute tension. De multiples cas de pénuries ont été répertoriés et touchent des molécules diverses et variées.
Pour éviter que les pénuries de médicaments ne mettent en danger les patients, l’une des pistes privilégiées en 2024 est de rendre obligatoire la délivrance à l’unité lorsque les stocks de médicaments sont bas. Le ministre de la Santé avait indiqué en septembre dernier que cette méthode permettrait de réduire le gaspillage des produits de santé.
Limitation des arrêts maladie en téléconsultation
Les arrêts maladies sont également dans le viseur en ce qui concerne la baisse des dépenses de la sécurité sociale. En 2024, les contrôles seront donc renforcés et les entreprises pourront mandater un médecin pour vérifier la nature de l’arrêt de travail s’il estime que l’arrêt maladie est suspect ou injustifié.
De même, les arrêts maladie prescrits en téléconsultation ne pourront excéder une durée de 3 jours, sauf s’ils sont accordés par le médecin traitant du patient.
Fin des jours de carence suite à une fausse couche
Il s’agit d’une loi votée à l’unanimité en juillet 2023 qui est applicable depuis le lundi 1er janvier 2024. Les femmes subissant une fausse couche pourront bénéficier d’un arrêt maladie sans jour de carence. Ainsi, contrairement à un arrêt de travail classique, les indemnités journalières seront valables dès le premier jour d’arrêt.
Chaque année, ce sont près de 200 000 femmes qui vivent une « interruption spontanée de grossesse ». Une situation médicale qui cause des troubles physiques, mais aussi psychologiques et qui nécessite donc un temps de convalescence.
Cette mesure marque un progrès important pour le droit des femmes et leur santé.
Le remboursement des protections périodiques réutilisables
La lutte contre la précarité menstruelle est un combat qui a été entendu et qui est associé à la protection de l’environnement grâce à cette nouvelle mesure qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2024.
En effet, les femmes de moins de 26 ans et les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire peuvent profiter d’un remboursement à hauteur de 60% pour l’achat de protections périodiques réutilisables. Il s’agit plus précisément de culottes et coupes menstruelles, des protections hygiéniques qui limitent les déchets car peuvent être réutilisés pour de nombreux cycles menstruels.
Pour être pris en charge par l’assurance-maladie, les produits devront répondre à un cahier des charges et être validés par l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Les modèles concernés n’ont pas encore été communiqués.
Dépistage obligatoire pour les femmes enceintes
Le texte du PLFSS 2024 s’intéresse à un autre sujet crucial pour la santé des femmes et des enfants à naître. Dorénavant, le dépistage du cytomégalovirus devient obligatoire dans le parcours de soin des femmes enceintes. En effet, ce virus peu connu représente un risque grave pour le fœtus si la mère le contracte durant la grossesse.
Généralisation des préservatifs gratuits pour les jeunes
La gratuité des préservatifs pour les moins de 26 ans avait été une mesure phare du PLFSS 2023.
Cette disposition a été gravée dans la loi et sera cette année étendue aux préservatifs féminins.
Face à la recrudescence des MST, il est d’utilité publique de renforcer la prévention sur les maladies sexuellement transmissibles et de faciliter l’accès aux préservatifs.
Pour cela il suffit de se rendre en pharmacie et de demander des préservatifs gratuits sans ordonnance. Les mineurs n’ont qu’à indiquer leur âge, les majeurs eux doivent simplement présenter leur carte vitale.
Augmentation des prix du tabac
Toujours dans l’optique de dissuader les Français de consommer du tabac, une nouvelle fois, le prix des cigarettes va augmenter. En janvier 2024, la hausse peut atteindre jusqu’à 1€ par paquet de cigarette. L’augmentation est variable selon les marques. On constate tout de même que la barre symbolique des 12€ le paquet est franchie.
L’augmentation du prix concerne bien sûr les cigarettes, mais aussi les cigares, le tabac à rouler ou à chauffer…
Cette politique tarifaire a pour but de réduire le nombre de fumeurs et la quantité fumée, surtout chez les jeunes. L’objectif final est surtout de limiter le tabagisme et les maladies liées au tabac.
Vaccination contre les méningites
Dans le budget de la Sécurité Sociale 2024, il est aussi sujet d’une meilleure protection contre les méningites. On retrouvera donc une obligation étendue des vaccinations contre les infections risquant de donner lieu à des méningites. La méningite est une maladie grave qui peut être mortelle.
Cette mesure devra s’appliquer petit à petit au cours de l’année et être effective au plus tard début 2025. L’objectif est de faire face à une explosion des cas de méningites ces derniers mois.
Augmentation du prix des complémentaires santé
Autre sujet important pour les Français concernant leur santé, la hausse du prix de leur mutuelle. Les tarifs augmentent de 8 à 12% par rapport à l’an dernier. Une autre dépense à caler dans le budget des Français en cette période d’inflation.
Les assureurs se défendent des critiques en évoquant la hausse des dépenses de santé de la population, mais aussi le transfert d’une partie des dépenses dentaires autrefois prises en charge par l’Etat.
L’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau avait pourtant estimé que la hausse du prix des mutuelles n’aurait pas dû excéder 4 à 5%.
Le covoiturage médical
Dans le but de limiter les dépenses de l’Assurance Maladie, le budget 2024 prévoit de rendre obligatoire le covoiturage sanitaire. C’est-à-dire que les patients qui se rendent à des rendez-vous médicaux en taxi ou en ambulance devront partager le trajet avec un autre patient.
Si le patient refuse le covoiturage sans raison médicale valable, il devra avancer les frais et ne sera remboursé que sur la base d’un transport partagé. D’après le gouvernement, ce procédé aurait permis de réduire de 34 millions d’euros les dépenses de la Sécurité Sociale en 2022.
Les mesures santé en expérimentation
Cannabis thérapeutique
Une expérimentation sur l’utilisation du cannabis thérapeutique sera lancée en 2024 et pour une durée de 5 ans. Cette approche alternative dans le domaine médical vise à évaluer les bénéfices potentiels pour certains patients souffrant de conditions médicales spécifiques.
La France est en retard par rapport à ses voisins concernant les traitements contre la douleur et l’anxiété. La Belgique, l’Italie, la Suisse et une vingtaine d’autres pays européens proposent d’ores et déjà le cannabis médical pour certaines pathologies.
Parcours de soins dédié à la dépression post-partum
La santé mentale des femmes après l’accouchement est un sujet de plus en plus pris en considération. En 2024, un parcours de soin dédié à cette pathologie sera expérimenté. La dépression post-partum touche entre 10% et 20% des mères dans les semaines qui suivent la naissance.
Les professionnels de santé chercheront également à identifier certains facteurs de cette maladie (psychologiques, socio-économiques, obstétricaux …) pour mieux conseiller et orienter les femmes qui en ont besoin.
Remboursement de séances de sport adaptées
A titre expérimental, le PLFSS 2024 prévoit de rembourser des séances d’activité physique pour les patients malades du cancer et en cours de traitement. Les bienfaits du sport aux niveaux physique et psychique. Ils peuvent contribuer à la guérison ou du moins, à une diminution d’effets secondaires. Cette expérimentation doit durer 2 ans.
Voici tout ce que vous pouvez retenir de cette rentrée de janvier 2024 en ce qui concerne les mesures du gouvernement pour la santé des Français pour cette nouvelle année. Extrêmement proches de la population, les professionnels d’officine doivent se tenir bien informés des changements mis en place sur les sujets de la santé.
Chez 3S Santé, nous recrutons pour les pharmaciens titulaires, des professionnels expérimentés et toujours bien informés des mesures en vigueur. Nos pharmaciens, préparateurs en pharmacie et étudiants en pharmacie exercent leur métier avec passion et cherchent toujours à proposer le meilleur accompagnement pour votre patientèle.