Le vaccin Beyfortus contre la bronchiolite
Début août, la Haute Autorité de Santé a remis un avis favorable pour la mise à disposition du Beyfortus sur le marché Français. Le premier traitement préventif contre la bronchiolite sera disponible à partir de septembre 2023 ! 3S Santé vous donne les informations essentielles à savoir sur le traitement Beyfortus contre la bronchiolite.
La bronchiolite, une maladie qui touche durement les nourrissons
Qu’est-ce que la bronchiolite ?
La bronchiolite du nourrisson est une infection virale qui touche les voies pulmonaires (bronches et bronchioles).
Dans la plupart des cas, c’est le Virus Respiratoire Syncytial (VRS) qui est responsable de l’inflammation des parois des bronchioles et qui entraîne ensuite une infection respiratoire aiguë.
Lorsqu’il est touché par ce virus, le bébé présente des symptômes variés. Cela ressemble d’abord à un rhume classique avec une toux sèche, des écoulements nasaux et une légère fièvre. La respiration de bébé est rapide et sifflante. Il est même possible que le nourrisson éprouve des difficultés à respirer.
En règle générale, la bronchiolite s’atténue en 8 à 10 jours. Une toux peut persister jusqu’à 15 jours.
Cependant, le VRS n’est pas seulement contagieux, il peut aussi entraîner des formes graves telles que des complications pulmonaires.
Une épidémie qui entraîne une saturation des services de santé
Du fait de sa contagiosité, la bronchiolite se transforme très vite en épidémie à partir d’octobre. On estime que 30% des bébés de moins d’un an sont touchés par la bronchiolite chaque hiver. En France, cela représente près de 480 000 cas en quelques mois. Environ 2% à 3% d’entre eux développent une bronchiolite plus sévère et ont besoin de soins hospitaliers en urgence pédiatrique.
En 2022, l’épidémie de bronchiolite a été rude. Les soignants ont dû gérer non loin de 26 000 hospitalisations en unités de soins intensifs pour des enfants de moins de 2 ans touchés par une forte bronchiolite. Bénéficier d’un traitement préventif permettra donc de limiter le nombre de cas graves (et l’inquiétude des parents pour leurs jeunes enfants), mais aussi de désengorger les services pédiatriques. Au niveau mondial, ce nouveau traitement permettra d’améliorer la santé des enfants et de faire baisser la mortalité infantile.
Les 5 informations clés sur le Beyfortus
Qu’est-ce que le Beyfortus ?
Le Beyfortus est un nouveau traitement préventif pour lutter contre la bronchiolite du nourrisson.
Il a été développé conjointement par le groupe pharmaceutique français Sanofi et le laboratoire britannique AstraZeneca.
Il ne s’agit pas à proprement parler d’un vaccin, mais plutôt d’une injection d’anticorps monoclonal de synthèse (nirsévimab).
En effet, ce traitement permet à l’organisme d’avoir directement les moyens de lutter contre le VRS sans avoir à fabriquer par lui-même les anticorps correspondants. La réponse immunitaire est alors plus rapide et évite les complications médicales, du type surinfection pulmonaire.
Grâce au Beyfortus, le bébé reçoit un anticorps prêt « à se fixer à la protéine dont le virus a besoin pour infecter l’organisme ». « Une fois que le nirsevimab est fixé sur la protéine, le virus devient incapable de s’introduire dans les cellules de l’organisme ».
Rappel : Pour un vaccin classique, on injecte le virus en petite quantité afin que le système immunitaire reconnaisse l’attaque et prépare des défenses adaptées pour s’en protéger ultérieurement.
Ici, ce traitement offre une aide précieuse, car les nouveau-nés n’ont pas encore pu développer pleinement leur système immunitaire et sont donc vulnérables face à la bronchiolite.
A qui s’adresse ce traitement préventif contre la bronchiolite ?
Le médicament Beyfortus est destiné aux nouveau-nés et bébés. C’est en effet le public qui est le plus fragile face au VRS. L’Agence Européenne des Médicaments (EMA) stipule que le nirsevimab pourra donc être proposé à « tous les nouveau-nés et nourrissons pendant la première saison de circulation du virus qu’ils vivent ».
Ce premier traitement préventif à voir le jour est donc un progrès majeur en termes de santé publique. En protégeant tous les nourrissons et prématurés, la bronchiolite devrait régresser et éviter le pic de fréquentation dans les services d’urgence pédiatrique durant l’hiver.
D’après les résultats des essais cliniques réalisés sur des nourrissons en Europe, l’injection de Beyfortus permettrait de diminuer de 83% le risque d’hospitalisation dû à la bronchiolite.
Auprès de quel professionnel de santé obtenir le Beyfortus pour son bébé ?
L’injection Beyfortus sera réalisée à la maternité pour tous les nouveau-nés venus au monde durant la saison épidémique (entre octobre et mars).
Pour les autres nourrissons nés en dehors de cette période, le médecin généraliste ou pédiatre réalisera une prescription afin que les parents récupèrent le vaccin Beyfortus auprès du pharmacien. L’injection sera réalisée dans la cuisse du bébé lors d’une seconde visite chez le pédiatre/médecin traitant.
Une unique dose suffit pour être protégé durant les 5 à 6 mois de l’épidémie de bronchiolite.
Élément important, aucun frais ne sera à la charge des patients puisqu’il sera pris en charge par l’Assurance Maladie.
Mise à jour : En raison de la très forte demande en Beyfortus, moins de 2 semaines après le lancement de la campagne, le DGS (Direction Générale de la Santé) a décidé de limiter la distribution du produit. Ainsi il ne sera plus possible de se le voir prescrire en ville et de le récupérer en pharmacie. Le Beyfortus sera pour le moment réservé aux maternités et aux hôpitaux. La situation pourrait être réévaluée en novembre 2023
Qu’est-ce qui différencie le Beyfortus et le Synagis ?
Le vaccin Synagis avec son anticorps « palivizumab » était jusqu’ici une solution alternative pour protéger les tout-petits contre la bronchiolite. Il était d’ailleurs disponible sur le marché du médicament depuis 1998. Cependant, il n’était proposé qu’aux enfants prématurés ou à risque de forme grave de la maladie en raison de pathologies cardiaques et respiratoires.
De plus, contrairement au Beyfortus qui ne requiert qu’une seule et unique dose, le Synagis nécessite une injection mensuelle durant toute la période épidémique, soit environ 5 doses.
Quelles sont les autres pistes pour lutter contre la bronchiolite ?
Une autre solution est également en étude par l’HAS. Il s’agirait d’un vaccin du nom d’ « Abrysvo » conçu par Pfizer et qui permettrait de protéger les nourrissons contre la bronchiolite, mais également les personnes âgées de 60 ans et plus.
La troisième piste en cours d’étude est un autre vaccin développé par les laboratoires GSK et Pfizer qui sera lui à l’intention des seniors ou des personnes immunodéprimées.
Auprès des familles toute l’année, les pharmaciens et préparateurs en pharmacie rencontrent chaque hiver, des parents inquiets lorsque leur bébé souffre de bronchiolite. A partir de septembre, les professionnels d’officine ne seront plus simplement là pour remettre des médicaments prescrits pour réduire les symptômes de la bronchiolite, mais bien pour proposer un traitement préventif tel que le Beyfortus. Grâce à cet article, ils pourront renseigner les parents et participer à la prévention des infections VRS.
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