Les 7 avancées historiques pour la santé des femmes
Le 8 mars est une date clé depuis bientôt 50 ans et symbolise la journée mondiale du droit des femmes ! Si l’égalité des femmes dans la vie publique et le travail est fondamentale, la question de la santé des femmes est aussi un enjeu majeur. C’est pourquoi 3S Santé revient sur les 7 avancées historiques pour la santé des Femmes en France et dans le Monde.
Les dates à retenir en matière de santé des femmes
1956 : Invention et commercialisation de la première pilule contraceptive
Au début des années 1950, le Dr Gregory Pincus ouvre un centre de recherche en biologie et lance des travaux sur les hormones sexuelles.
En seulement 5 ans, il développe avec son équipe la première pilule grâce à une combinaison d’hormones féminines (progestérone + œstrogène). Ce nouveau traitement hormonal fait l’objet d’un essai clinique sur des patientes à Porto Rico et se révèle très efficace.
Dans l’ombre de ce projet de haute importance pour la santé des femmes, on retrouve d’ailleurs deux femmes :
- Margaret Sanger : infirmière à New York et Fondatrice du Planning Familial
- Katherine Mc Cormick : riche veuve et militante féministe qui décide de consacrer une partie de sa fortune à la recherche d’une solution de contraception sure.
C’est en Allemagne Fédérale que la pilule contraceptive est commercialisée pour la première fois en 1956. Elle sera autorisée aux USA en 1960. l faudra encore attendre pour que les patientes françaises disposent de ce contraceptif.
1956 : Création de Maternité Heureuse
En France, les femmes portent aussi des revendications fortes. Des militantes féministes créent « la Maternité Heureuse » une association en faveur du contrôle des naissances.
En 1960, il change de nom pour devenir le Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF). Depuis ses débuts, l’objectif du planning familial est d’améliorer la santé des mères et des enfants.
Pour cela il y a un véritable travail sur la prévention et l’accompagnement. La contraception, le droit à l’avortement, l’éducation sexuelle et la lutte contre les violences conjugales font partie des thèmes principaux du MFPF.
1967 : Autorisation de la contraception en France
Le 19 décembre 1967, l’Assemblée Nationale adopte la Loi Neuwirth. Cette loi autorise la contraception et donc la pilule contraceptive peut être obtenue par les femmes grâce à une prescription médicale.
Les femmes ont ainsi la possibilité de mieux maîtriser leur fécondité et d’éviter les grossesses non-désirées. Une avancée historique pour la santé des femmes, mais aussi pour leur émancipation.
Toutefois, il faut attendre jusqu’en 1972 pour que les derniers décrets d’application de la loi soient validés et que la loi devienne effective.
>> Les conseils du pharmacien : les traitements médicamenteux durant la grossesse
1975 : Légalisation de l’IVG en France
La « loi Veil » du 17 janvier 1975 permet de légaliser l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) sur une période de 5 ans. Une avancée historique qui doit permettre de réduire drastiquement les avortements clandestins extrêmement dangereux.
- Dès 1979, cette loi sur l’IVG est rendue définitive. Depuis, elle a régulièrement évolué pour supprimer certaines règles entravant le recours à l’avortement pour beaucoup de femmes.
- En 1993, un délit d’entrave à l’IVG est promulgué et on dépénalise le recours à l’auto-avortement.
- En 2001, la loi Veil rallonge le délai légal permettant de recourir à l’IVG. Il passe alors de 10 à 12 semaines.
- En 2013, un nouveau décret sur le droit à l’avortement établit le remboursement de l’IVG à 100% par la sécurité sociale.
- En 2016, la loi de modernisation du système de santé français prévoit la suppression du délai de réflexion minimal d’une semaine avant de pratiquer une IVG. En tant que professionnelles de santé, les sages-femmes sont autorisées à réaliser des IVG médicamenteuses. Les centres de santé peuvent eux recevoir des femmes pour réaliser des IVG chirurgicales. Quant aux infirmiers scolaires, ils ont l’autorisation de délivrer de la contraception d’urgence aux élèves.
- En 2022, une nouvelle loi est votée dans le but de renforcer le droit à l’avortement en France. Dans le même temps, le délai légal est rallongé à 14 semaines au lieu de 12.
1987 : Création de la journée internationale d’action pour la santé des femmes
Moins connu que la date du 8 mars, le 28 mai est considérée comme la Journée Internationale d’Action pour la Santé des Femmes.
Son objectif est de sensibiliser la sensibilisation aux problèmes de santé et d’accès aux soins que peuvent rencontrer les femmes à travers le monde. Elle permet également de dénoncer les inégalités persistantes.
Cette journée de mobilisation a été lancée pour la première fois au Costa Rica en 1987.
1993 : Prise en compte des femmes dans les essais cliniques
En 1993 aux Etats-Unis, l’Institut National de la Santé (NIH : National Institute for Health) revoit les critères d’inclusion dans les essais cliniques. Ils décident alors que les femmes doivent être obligatoirement représentées lors de ces tests cliniques.
Ils estiment en effet qu’il existe quelques différences entre hommes et femmes au niveau de la santé et qu’elles ne se limitent pas au système reproducteur. Intégrer plus de femmes dans les essais cliniques lors de développement de médicaments ou de tout autre procédé thérapeutique permet d’étudier la manière dont réagissent les organismes selon le sexe. Hommes et Femmes présentent des différences aux niveaux génétiques, hormonales et métaboliques qu’il peut être intéressant de prendre en compte pour améliorer les soins.
De même, les symptômes d’une maladie peuvent varier selon que l’on soit un homme ou une femme.
2013 : L’Inserm lance un groupe de travail « Genre et Recherche en Santé »
Comme a pu le faire le NIH aux USA, la France lance son propre groupe de recherche au sein de l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale).
L’objectif principal est de sensibiliser les chercheurs, mais aussi les médecins de l’institut sur les inégalités entre hommes et femmes dans le domaine médical et la prise en charge des pathologies.
En dehors des différences biologiques, les études visent aussi à mettre en lumière les facteurs sociaux et culturels qui influencent les inégalités de santé entre les sexes.
Les enjeux d’aujourd’hui en matière de santé des femmes
Mieux prendre en charge les pathologies féminines
Si la prise de conscience concernant les inégalités homme-femme dans la santé a été tardive en France. Depuis, le sujet est traité avec beaucoup d’intérêt.
Une meilleure connaissance biologique et psychosociale de la femme, permet aujourd’hui aux professionnels de santé de proposer un meilleur suivi médical aux femmes.
Parmi les pathologies féminines qui requièrent une forte attention : l’infarctus du myocarde chez la femme, l’ostéoporose, la dépression, cancer du col de l’utérus, l’endométriose …
L’an dernier, le gouvernement français a d’ailleurs lancé un plan national de lutte contre l’endométriose. Les 3 actions prioritaires de ce plan sont :
- Le renforcement de la recherche sur l’endométriose
- L’amélioration de l’offre de soins pour les femmes souffrant de cette maladie
- L’augmentation des connaissances sur cette pathologie féminine
Garantir le droit de la femme à disposer librement de son corps
Alors que l’année 2022 a été marqué par le recul du droit des femmes dans de nombreux pays (Etats-Unis, Pologne, Hongrie, Malte…). La France peut elle garantir encore davantage le droit et la liberté des femmes à disposer de leur propre corps comme elles le souhaitent.
Quand il s’agit de santé, les droits de la femme passent notamment par le renforcement du droit à l’avortement, la gratuité de la contraception pour les plus jeunes …
>> La pilule du lendemain gratuite pour toutes
>> La prévention et la lutte contre le cancer du sein
Le 8 mars 2023, journée internationale des femmes approche et 3S Santé souhaite profiter de cet article pour remercier toutes les femmes qui œuvrent dans les métiers de la pharmacie, quel que soit leur poste (pharmacienne, préparatrice en pharmacie, étudiante en pharmacie …).
Plus globalement, nous lançons un grand MERCI à tous les professionnels qui permettent d’améliorer la santé des femmes !