Tout savoir sur les médicaments en libre-service en pharmacie
Les pharmacies sont des lieux de vente où on retrouve des médicaments pour toutes les pathologies, des produits de soin et d’hygiène, des préparations magistrales voire même des médicaments à usage vétérinaire ou du matériel paramédical … Une partie de l’offre en officine est disponible en accès direct. Mais alors quels produits sont concernés, quelles sont les règles à suivre. 3S Santé vous dit tout sur les médicaments en libre-service en pharmacie.
Qu’est-ce que le libre-service en pharmacie d’officine ?
On parle de libre-service en pharmacie pour distinguer les produits de soin pour lesquels le patient peut choisir par lui-même sans demander au personnel d’officine.
Dans le rayon dédié aux médicaments sans ordonnance, plusieurs centaines de produits classés selon le type de maux à soigner (troubles de la sphère ORL, troubles gastro-intestinaux, troubles cutanés, troubles rhumatologiques, troubles bucco-dentaires, troubles oculaires, addiction …).
La liste des médicaments de médication officinale est encadrée par l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé). C’est le directeur de l’ANSM qui met à jour la liste des médicaments en libre-service par catégorie :
- Les traitements allopathiques
- Les traitements à base de plantes
- Les traitements homéopathiques
Le conditionnement de chaque boîte de médicament disponible en accès direct est adapté à la posologie et à la durée du traitement que le malade doit suivre. De même, le nombre de boîtes acheté dans une officine est limité.
Tous ces critères assurant la sureté des médicaments lors de leur achat et de leur bon usage montrent bien qu’il ne s’agit pas de produits de consommation courante. Plutôt que de médicaments en libre-service, certains professionnels de la pharmacie préfèrent donc l’appellation médicaments en libre-accès.
Depuis quand propose-t-on des médicaments en libre-service ?
A la différence des produits de parapharmacie, les médicaments n’ont pas toujours été placés devant le comptoir. Ce n’est que depuis juillet 2008 que certains médicaments sont disponibles en libre-service. Une évolution fortement défendue par le Ministère de la Santé de l’époque.
Tous les pharmaciens ne mettent pas en place les médicaments en libre-service dans leur officine. Ce n’est en effet pas une obligation. Chaque titulaire peut donc agencer ou non une partie de sa surface de vente. Et ainsi proposer un espace bien précis, dédié aux médicaments de médication officinale.
Les atouts et les limites des médicaments de médication officinale
Les avantages des médicaments en libre accès
Responsabiliser les patients
Avec ce nouvel accès aux médicaments, les patients peuvent s’informer, comparer …
Ils deviennent ainsi les acteurs principaux de leur prise en charge thérapeutique. Certaines pathologies bénignes ne nécessitent pas toujours l’intervention d’un professionnel de santé. Les patients peuvent ainsi régler leurs petits soucis de santé quotidiens avec plus d’autonomie.
Libérer des créneaux chez les médecins généralistes
Maux de tête, brûlures d’estomac, constipation, maux de gorge, bouton de fièvre … Pour tous ces maux communs, il n’est pas toujours nécessaire de bloquer un créneau de consultation chez son médecin traitant. Face à la pénurie de médecins en France, il est en effet préférable de libérer au maximum les rendez-vous disponibles pour les pathologies plus sérieuses. Avec les médicaments de médication officinale, le pharmacien en tant que professionnel de santé joue le rôle de conseiller pour les petits tracas quotidiens.
Les inconvénients des médicaments en libre-service
Le coût réel de ces médicaments de médication officinale
Si l’objectif initial de cette mesure était d’engendrer une baisse des prix en faisant mieux jouer la concurrence entre les laboratoires pharmaceutiques et les officines, le résultat final pour le « consommateur » final est aujourd’hui mitigé.
En effet, même si le patient qui visite l’officine a la possibilité de comparer les prix plus facilement maintenant que ces médicaments ne sont plus derrière le comptoir, la politique des prix n’a pas forcément évolué favorablement.
De plus, pour soulager ses petits maux du quotidien, le patient peut trouver en rayon les produits adaptés à son problème de santé. Cependant, les produits équivalents nécessitant l’intervention du pharmacien pour la délivrance seront bien souvent facturés à des prix inférieurs.
A noter également que tous les médicaments de médication officinale achetés sans ordonnance ne seront pas pris en charge par l’Assurance Maladie. Les patients paieront donc l’intégralité de leurs médicaments sans pouvoir prétendre à un remboursement.
Les médicaments en libre accès ne sont pas adaptés à toutes les populations
Pour plus de sécurité, tous les médicaments ne sont pas éligibles à la vente en libre accès. Notamment, les produits pharmaceutiques à destination pédiatrique. En effet, les enfants sont un public particulièrement à risque vis-à-vis de certaines pratiques d’automédication.
De même, on déconseille aux femmes enceintes ou allaitantes d’avoir recours aux achats de médicaments en libre accès. Il est en effet difficile pour les personnes qui ne sont pas la partie de connaître les risques de certaines molécules sur le développement de l’embryon et la santé du fœtus. Le pharmacien n’est pas toujours au courant de l’état de ses patientes. Mais lorsque c’est le cas, il pourra leur conseiller les pratiques et produits sans risque pour la mère et l’enfant à naître.
Les risques liés à l’automédication
Bien sûr face à cet accès facilité aux produits de santé, certaines mauvaises habitudes peuvent être difficiles à contrôler. En effet, les Français font partie des champions en matière d’achat et de consommation de médicaments en tous genre.
En France, près de 3,2 milliards de boîtes de médicaments sont vendues dans les officines françaises chaque année.
Soit 101 boîtes par seconde ou encore 48 boîtes par habitant par an.
Les risques liés à l’automédication sont divers et variés. Entre le non-respect des posologies, les interactions avec d’autres molécules, la montée de l’antibiorésistance …
Le rôle du pharmacien lors de l’encaissement des médicaments en libre-service est donc d’apporter un maximum de conseils possible à ses patients. Si besoin, le professionnel d’officine pourra les orienter vers des produits pharmaceutiques plus adaptés à leurs problèmes de santé et à leurs antécédents médicaux. Voire même leur conseiller de consulter leur médecin traitant.
Même avec le libre-service, le pharmacien veille.
>> Les antidouleurs que vous ne trouverez plus en libre accès chez le pharmacien
L’officine n’est pas un commerce de proximité comme les autres
Malgré les avantages proposés aux patients-consommateurs en matière de produits de santé et d’accès direct, il est important de rappeler que la pharmacie d’officine n’est pas un commerce comme les autres.
Les personnes qui y travaillent ne sont pas de simples commerçants, mais des professionnels diplômés d’études de santé. Docteur en pharmacie, préparateurs en pharmacie … il s’agit d’experts dans leur domaine.
De plus, les médicaments ne peuvent pas non plus être considérés comme des consommables comme les autres. Bien que les produits de santé proposés sans ordonnance ne comportent pas d’effets secondaires notables, ils peuvent toujours présenter des risques s’ils ne sont pas pris correctement.
En officine, il y aura toujours du personnel à l’écoute pour prodiguer les meilleurs conseils et assurer la prévention en matière de santé.
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